Marché immobilier québécois : une vive résilience au 3e trimestre 2025

Voyons en détail ce qui explique cette étonnante résilience, région par région et segment par segment.

Un marché qui garde le cap malgré les vents contraires

Entre juillet et septembre 2025, 22 690 propriétés résidentielles ont changé de main au Québec, soit une hausse de 11 % par rapport à 2024. Il s’agit du trimestre le plus actif depuis 2020.

Cette performance survient dans un contexte pourtant moins favorable : le PIB réel recule, le chômage augmente et le coût de la vie reste élevé. Toutefois, la baisse du taux directeur de la Banque du Canada à 2,5 % en septembre a contribué à stimuler les transactions en fin de trimestre.

Selon Hélène Bégin, économiste-experte à l’APCIQ, « la progression des prix n’a rien de surprenant. Elle est nourrie par une demande toujours active de la part des acheteurs expérimentés et par une offre de propriétés nettement inférieure à la moyenne historique ».

Une hausse généralisée des ventes

Aucune région n’a été épargnée par cette remontée. Toutes les régions métropolitaines de recensement (RMR) du Québec affichent une croissance des ventes.

Certaines agglomérations de plus petite taille se démarquent encore davantage.

Les plex sont les grands gagnants de ce trimestre, avec une hausse de 24 % des ventes. Ce segment attire les investisseurs, qui y voient une façon de compenser les coûts d’emprunt plus élevés grâce aux revenus locatifs.

Une offre de propriétés toujours limitée

Le nombre de propriétés à vendre au Québec demeure bien en dessous de la moyenne historique.

On dénombre 36 117 inscriptions en vigueur, un volume similaire à celui de l’an dernier, mais 30 % inférieur à la moyenne des 20 dernières années (environ 51 000 propriétés).

Les disparités régionales sont toutefois marquées :

• Drummondville (-23 %), Québec (-22 %) et Saguenay (-17 %) affichent les plus fortes diminutions d’inventaire.
• Montréal (+3 %) et Gatineau (+4 %) enregistrent de légères hausses.

Cette rareté de l’offre continue de favoriser les vendeurs et de maintenir la pression sur les prix.

Des prix en hausse partout au Québec

La tension entre l’offre et la demande continue de tirer les prix vers le haut.

Les plus fortes hausses de prix se concentrent dans certaines régions :

• Québec et Saguenay : +17 % pour les unifamiliales
• Sept-Îles et Victoriaville : +18 %
• Trois-Rivières : +24 % pour les plex
• Mont-Tremblant : -10 % pour les unifamiliales, mais +58 % pour les copropriétés

Les délais de vente raccourcissent

Le nombre de mois nécessaires pour écouler l’inventaire des propriétés résidentielles a diminué.

Faits saillants trimestriels régionaux

Voici un portrait simplifié du marché immobilier dans les grandes régions métropolitaines du Québec pour le troisième trimestre de 2025.

Montréal : un marché toujours dynamique

La RMR de Montréal confirme sa solidité avec 10 566 ventes (+11 %). Les plex (+29 %) mènent la danse, suivis des maisons unifamiliales (+12 %) et des copropriétés (+5 %).

Malgré une légère hausse de l’inventaire (+3 %), le marché reste largement favorable aux vendeurs. Les délais de vente continuent de s’améliorer : 39 jours pour une maison et 48 jours pour une copropriété.

Québec : une rareté record

La RMR de Québec connaît son troisième trimestre le plus actif depuis 2020, avec 2 204 ventes, en hausse de 8 %. Mais ce qui retient surtout l’attention, c’est la pénurie de propriétés : seulement 1 763 inscriptions, un creux historique. Résultat : les prix explosent.

Gatineau : un marché toujours à l’avantage des vendeurs

Dans la RMR de Gatineau, 1 207 ventes ont été conclues (+4 %). Même si l’offre a légèrement augmenté (+4 %), elle demeure 25 % inférieure à la moyenne historique. Les plex se démarquent avec une hausse de 16 % des ventes.

Sherbrooke : un marché équilibré mais tendu

À Sherbrooke, 514 propriétés ont été vendues (+4 %). La ville de Magog se distingue avec +27 % de ventes. L’inventaire régional recule de 6 %, accentuant encore la tension du marché. Les prix poursuivent leur montée.

Trois-Rivières : un marché rapide et compétitif

Le marché trifluvien reste dynamique avec 334 ventes (+4 %). Les propriétés s’écoulent à une vitesse record :

• 26 jours pour une maison
• 28 jours pour une copropriété
• 46 jours pour un plex

Les prix médians grimpent aussi :

Saguenay : la plus forte croissance des ventes au Québec

Avec 375 ventes (+13 %), la RMR de Saguenay affiche la meilleure performance provinciale. L’offre de propriétés s’y amenuise (-17 %), et les prix explosent. Les conditions de marché demeurent résolument à l’avantage des vendeurs.

Drummondville : un inventaire en chute libre

À Drummondville, 210 propriétés ont été vendues (+4 %), mais l’offre a reculé de 23 %, atteignant son niveau le plus bas depuis cinq ans. Les propriétés se vendent beaucoup plus rapidement qu’avant, avec un délai moyen de 44 jours (-27 jours). Les plex gagnent en popularité (+26 % de ventes).

En résumé : un marché solide, mais à surveiller

Le marché immobilier québécois démontre une résilience exceptionnelle en 2025.
Malgré un contexte économique fragile, la baisse des taux d’intérêt, la demande soutenue et la pénurie persistante de propriétés maintiennent la pression sur les prix.

Les tendances clés à retenir :

1. Hausse généralisée des ventes et des prix dans toutes les régions.
2. Plex : segment le plus dynamique, prisé par les investisseurs.
3. Marché encore à l’avantage des vendeurs, surtout en région.
4. Délais de vente raccourcis, reflet d’un marché toujours tendu.
5. Prix médians records atteints dans plusieurs RMR, notamment Québec et Montréal.

Ce que cela signifie pour les acheteurs et les vendeurs

• Pour les vendeurs : c’est encore le bon moment pour mettre une propriété sur le marché. La demande reste forte, et les propriétés bien positionnées continuent de se vendre rapidement.
• Pour les acheteurs : il faut être prêt à agir vite et à bien préparer son financement. Les baisses de taux offrent un peu de répit, mais la compétition demeure élevée.
• Pour les investisseurs : les plex et les propriétés à revenus représentent des opportunités intéressantes pour sécuriser un rendement dans un contexte de taux encore modérés.

Un marché résidentiel robuste

Le troisième trimestre de 2025 confirme la robustesse du marché immobilier québécois, qui continue de garder le cap malgré les vents contraires. Qu’il s’agisse de Montréal, Québec, Saguenay ou Sherbrooke, une chose est claire : l’immobilier au Québec demeure un pilier solide de l’économie provinciale, soutenu par une demande constante et un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande.

Quels que soient votre situation et vos projets immobiliers, un courtier immobilier peut vous aider à y voir plus clair et à repérer les meilleures opportunités. Consultez également le Baromètre du marché résidentiel ou les statistiques mensuelles détaillées de l’APCIQ pour obtenir les données les plus récentes sur l’évolution des prix et des tendances.