Tout savoir sur les minimaisons
La minimaison, aussi appelée tiny house, ça vous dit quelque chose? Bien plus qu’une petite maison, c’est un mode de vie qui s’inscrit notamment dans les valeurs environnementales et minimalistes. De plus en plus populaire, la minimaison offre un choix plus économique pour les personnes qui souhaitent acquérir une propriété. Si c’est votre cas, voici notre guide complet pour acheter une maison, qu’elle soit mini ou non. Découvrez tout ce que vous devez savoir sur la minimaison.
Qu’est-ce qu’une minimaison?
Plusieurs graphies existent, mini-maison ou mini maison, mais l’idée demeure la même : une habitation de petite taille dont la superficie habitable est généralement limitée à 600 pieds carrés (environ 55 mètres carrés).
Le concept, né au Japon dans les années 1990, a toutefois gagné en popularité en Amérique du Nord vers 2007, notamment en réaction à la crise économique. L’objectif était clair : proposer des habitations plus abordables et compactes.
Aujourd’hui, la vocation est la même : réduire les coûts et maximiser l’espace. Chaque centimètre est utilisé avec ingéniosité, grâce à des rangements intégrés et des éléments multifonctions pour une fonctionnalité parfaite.
Types de minimaisons au Québec
La mini maison au Québec se décline de différentes manières : sur roues, fabriquée à partir d’un conteneur, en hauteur, mobile et en camion ou autobus converti, entre autres.
Catégories selon la taille de la minimaison
Tout d’abord, il faut savoir que, même si en moyenne la minimaison fait environ 600 pieds carrés, il existe des sous-catégories :
- Micromaison (ou micro-maison) : moins de 300 pieds carrés, cette habitation est souvent sur roues ou sur remorque, et donc, facilement déplaçable.
- Minimaison : entre 300 et 600 pieds carrés, souvent sur pieux, peut être sur une dalle de béton ou fondation en béton.
- Petite maison : entre 600 et 1 000 pieds carrés, elle a parfois un sous-sol.
Saviez-vous qu’une habitation ayant une superficie habitable de plus de 1 000 pi2 est considérée comme une maison normale? Même si elle n’est pas très grande, ce n’est pas une minimaison.
Types courants de minimaison
Il y a deux types principaux :
- La minimaison sur roues est généralement plus petite et se déplace facilement.
- La minimaison fixe ne se déplace pas, elle est fixée au sol. L’habitation faite à partir d’un conteneur entre dans cette catégorie.
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Trucs et conseils
Une minimaison sur roues est considérée comme une remorque. Et donc, il faut une plaque d’immatriculation. |
Propriétés similaires
L’unité d’habitation accessoire (UHA) s’apparente à la minimaison sans nécessairement en être une.
- Unité d’habitation accessoire détachée : habitation secondaire bâtie sur un terrain où il y a déjà une maison principale. C’est souvent une minimaison.
- Unité d’habitation accessoire attachée : annexe latérale ou étage ajouté à la propriété.
- Logement accessoire : logement aménagé à l’intérieur de la maison.
Voici un exemple d’une UHA : vos parents âgés ne sont plus capables de vivre seuls et pourraient alors emménager dans une minimaison construite dans le fond de votre cour arrière. On peut qualifier cela de mode de vie en bigénération, plutôt qu’une maison bigénérationnelle, puisqu’il y a deux bâtiments distincts.
La maison mobile est, quant à elle, une petite habitation d’une superficie se situant entre 600 et 1 200 pi2. Comme la mini sur roues, il est possible de déplacer la maison mobile habituellement située dans un parc résidentiel privé ou une coopérative. Souvent, le terrain ne vous appartient pas, il est plutôt en location.
Avantages et inconvénients de vivre dans une minimaison
Ce mode de vie comporte de nombreux avantages, mais, comme pour toutes choses, il y a également des inconvénients, ou plutôt des défis à vivre dans un espace aussi compact.
Avantages
L’avantage principal de la minimaison est son coût : elle est plus abordable qu’une maison standard.
- Abordable : pour les premiers acheteurs, les retraités ou les personnes qui souhaitent diminuer leurs obligations financières, la minimaison permet d’être plus libre financièrement pour d’autres activités, comme voyager.
- Simplicité de vie : réduire ses possessions au minimum pour atteindre un certain minimalisme ou une simplicité volontaire permet de se concentrer sur l’essentiel. Et pour les personnes qui ne veulent pas habiter dans un condo entouré de voisins, cette option est très intéressante.
- Moins d’entretien : un plus petit espace habitable signifie nécessairement moins d’entretien et de ménage. Les coûts et le temps accordés à ces tâches sont moins élevés. Un point qui pèse souvent beaucoup dans la balance.
- Faible consommation d’énergie : réduire la taille de son habitation ou choisir le downsizing est un courant de plus en plus populaire qui engendre une diminution de l’empreinte écologique et des coûts reliés à la consommation d’énergie, puisqu’une superficie d’habitation plus petite nécessite moins de chauffage ou de climatisation, entre autres.
- Facile à déplacer : les modèles sur roues peuvent être déplacés facilement, ce qui offre une grande liberté et flexibilité. Pouvoir bouger sa maison a un petit quelque chose de ludique, non?
Défis ou inconvénients
L’un des défis principaux est la limitation de l’espace. Ce n’est pas tout le monde qui souhaite réduire au maximum ses possessions pour vivre dans un espace de vie aussi compact.
- Dimension restreinte : vivre à plusieurs dans une minimaison comporte plusieurs défis, dont le manque d’intimité, d’espace et de rangement.
- Emplacements limités : ce n’est pas dans toutes les villes que les minimaisons sont acceptées à cause des différentes règlementations. Il y a quand même une coopérative de minimaisons à Sherbrooke, certains quartiers dédiés aux minimaisons (ex. Saint-Joseph-de-Sorel, Shawinigan) et certaines villes qui acceptent ce mode d’habitation sur tout leur territoire (ex. La Macaza, Lac-des-Écorces).
- Retour sur investissement limité : la valeur d’une minimaison n’augmente pas ou très peu, particulièrement si elle est sur roues. La revente pourrait donc être plus difficile. Cependant, comme la demande pour ce type d’habitation augmente et qu’elle devient de plus en plus populaire auprès de la population, la valeur pourrait augmenter.
- Financement : le coût d’une minimaison étant peu élevé, certaines institutions financières n’accordent pas de prêt hypothécaire. La solution est souvent de vous financer vous-même à l’aide de vos économies ou d’obtenir un prêt personnel. Notez que cette dernière solution est plus coûteuse, puisque le taux d’intérêt est plus élevé pour les prêts personnels qu’une hypothèque.
Quel est le prix d’une minimaison?
Le prix d’une mini-maison varie selon différents facteurs : clés en main, autoconstruction, préfabriquée ou sur roues.
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Type de minimaison |
Prix |
Fixe |
Entre 60 000 $ et 150 000 $ |
Environ 40 000 $ |
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Préfabriquée ou usinée |
Entre 50 000 $ et 75 000 $ |
Sur roues |
Environ 50 000 $ |
Environ 25 000 $ |
Précision : pour une minimaison préfabriquée ou usinée, certains modèles plus luxueux peuvent atteindre 200 000 $. Il existe aussi des ensembles qui incluent seulement la structure de base pour environ 20 000 $, mais attention! Vous n’avez que la coquille d’une habitation, il faut ajouter la fondation, la finition intérieure, l’isolation, l’électricité, la plomberie, etc.
Bien entendu, ces prix ne sont qu’une estimation et dépendent de nombreux facteurs.
Facteurs influençant le coût
Le coût d’une minimaison est influencé par des facteurs communs à toute construction (superficie, matériaux, complexité du design et emplacement du terrain). Toutefois, la mobilité de l’habitation et son intégration à un projet collectif, qui permet de partager certains frais, sont des éléments de coût qui lui sont propres.
Situation au Québec et règlementations
Depuis 2018, le Mouvement québécois des Mini-Maisons (MQMM) prouve que la popularité de ce mode de vie ne fait qu’augmenter. Vous y trouverez plusieurs informations, notamment une carte interactive des villes où les minis sont permises et des projets sur le territoire québécois.
Plusieurs municipalités acceptent les minimaisons, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire. Souvent, c’est du cas par cas où le futur propriétaire doit faire ses propres démarches auprès des villes afin de connaître la superficie exigée pour le bâtiment, le type de fondation requis, etc. À noter qu’il y a parfois des quartiers dédiés à ce type d’habitation, comme à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, à Dixville ou à la municipalité de Lantier.
Sachez que ces démarches ne diffèrent pas des autres projets de construction. Peu importe la superficie, la première étape lorsque vous souhaitez acheter un terrain pour y faire construire une propriété est toujours de vous informer auprès de la ville et de demander un permis.
Règlementations au Québec
Le Code de construction du Québec (CCQ) ne s’applique pas aux habitations qui ont moins de 700 pi2. Les minimaisons n’ont donc pas l’obligation de se conformer à certaines normes techniques, comme la structure, l’isolation, la ventilation ou la sécurité incendie. Cette exemption au CCQ peut potentiellement faciliter la construction, mais les risques sont bien réels : certaines minimaisons pourraient ne pas être admissibles à une assurance habitation ou à un financement hypothécaire traditionnel.
Il y a toutefois une nuance à apporter. Même si le CCQ ne s’applique pas, le règlement provincial impose une superficie minimale au bâtiment pour qu’il soit reconnu comme une habitation principale : un minimum de 275 pi2 pour un studio et 320 pi2 pour une maison avec une chambre. Une minimaison plus petite n’étant pas considérée comme une résidence permanente, l’accès à certains permis et aux services municipaux, comme l’eau ou les égouts, est limité. Il revient aux municipalités de déterminer les règlements de zonage dans leur juridiction, dont la taille minimale d’une maison par secteur et les conditions à respecter
Alors, la minimaison est-elle pour vous?
Maintenant que vous savez tout sur la minimaison, qu’en pensez-vous? Est-ce que ce mode de vie pourrait vous convenir? Une façon de le savoir est de le vivre : louez une mini quelques jours pour le découvrir.
Si vous êtes prêt à faire le saut vers un espace plus petit, une des premières étapes pourrait être d’effectuer une recherche de terrains où construire votre nouvelle (mini) maison.
FAQ
1. Quelles villes au Québec acceptent les minimaisons?Il y a plusieurs municipalités au Québec qui acceptent non seulement les minimaisons, mais les quartiers qui leur sont dédiés. Voici quelques exemples : Sainte-Luce, New Richmond, Sainte-Rose-du-Nord et bien d’autres que vous pouvez trouver sur la grande carte de la mini-maison du MQMM.
2. Ai-je besoin d’un permis pour construire ou installer une minimaison?
Comme pour n’importe quelle construction de propriété, vous devez vérifier avec la municipalité qui vous intéresse si c’est possible, et ensuite faire la demande d’un permis.
3. Quelle est la superficie moyenne d’une minimaison?
La superficie d’une minimaison se situe entre 300 et 600 pieds carrés, mais peut aller jusqu’à 1 000 pi2. Au-delà, la maison est considérée comme petite, mais pas mini. Moins de 300 pi2, l’habitation est une micromaison.
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